mardi 22 novembre 2011

Murakami Ryû, les bébés de la consigne automatique


J'ai commencé ce roman alors que j'avais mes deux mains de libres et je le finis de la main gauche. Je peux donc vous assurer qu'il n'est pas aisé de boire un bon thé chaud au coin du feu et de lire un livre en même temps. Mais je mesure ma chance qui fait que cet état ne durera que quelques semaines !

J'en suis à la page 348 sur les 522 que comptent ce roman et je commence à me lasser. Je me lasse non pas parce que l'histoire est inintéressante mais parce qu'à la violence suit d'autres violences. Il n'y a aucun espoir, aucune sortie possible si ce n'est une fin encore plus tragique que le début. Le narrateur est très cynique mêlant une certaine poésie au sordide mais au bout de 348 pages ce gouffre dont il ne semble pas être possible de s'extraire devient étouffant. J'imagine que l'auteur a cherché ça aussi... Je vais reprendre ma lecture mais l'un des personnages va tenter de se mutiler et j'avoue que ça m'a fait poser le livre le temps de souffler. Je vais sans doute lire la conclusion de la mutilation avant de revenir à la description. 





L'histoire se situe au Japon à la fin du XXème siècle : deux bébés sont déposés par deux mères différentes dans des casiers de consigne automatique en plein été. Ils sont sauvés, placés à l'orphelinat ensemble mais ce départ dans la vie les marque profondément.
Au départ, on suit simultanément Hashi et Kiku les deux orphelins. En grandissant ils se séparent et suivent des voies différentes mais toutes aussi morbides...

Les personnages sont tellement mal que la conclusion du roman peut difficilement se terminer mieux... Il y a quelques moments de poésie dans ce roman mais je retiens surtout une grande noirceur et l'absence d'espoir. J'ai aimé l'écriture et en tout cas sa traduction. Par moment le récit s'accélère et des suites d'actions et de mots se bousculent pour donner un sentiment de tourbillons dans lesquels sont happés les personnages.
L'écriture des passages qui concernent Hashi ou Kiku sont dans des styles légèrement différents. On passe ainsi de l'un à l'autre sans qu'il soit besoin de le préciser. Si par moment les chapitres sont alors bien distincts, lorsque leurs émotions s'embrasent, les passages sont mêlés sans que la lecture soit gênée et donne alors cet effet d'accélération.

J'ai eu du mal à avancer dans ce livre car certains passages très durs m'ont obligée à poser le livre pour souffler un peu. L'ambiance est noire, étouffante et violente et au final la fin est assez attendue. Mais lorsque l'on commence avec tant de noirceurs, il est, je pense, difficile de terminer...

Si vous voulez lire une autre critique de ce livre, n'hésitez pas à aller jeter un œil chez Kaeru, ICI !

Murakami Ryû, les bébés de la consigne automatique, éditions Picquier poche, 522 pages.
Traduit du japonais par Corinne Atlan.

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